2013. Workshop 1: Les défis de la phytoremédiation en Région de Bruxelles-Capitale
Des suites de son lourd développement industriel, la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) regorge aujourd'hui de terrains dont le sol contient des hauts niveaux de polluants : en 2006, les surfaces potentiellement polluées recensées par l'inventaire de l'état du sol de l'IBGE représentaient environ 8 % du territoire régional. La seule commune de Bruxelles ville est confrontée à presque 500 hectares pollués ou potentiellement pollués. A l'heure où des nombreuses voix des milieux académiques, associatifs et politiques préconisent une transition écologique basée sur des solutions locales – relocalisation des activités de consommation et de production, agriculture urbaine, revalorisation de l'espace urbain, biodiversité en ville... - la pollution des sols représente un obstacle réel car elle empêche dans des nombreux cas la disponibilité des terrains en vue de la transition.
En RBC, les polluants les plus fréquents sont les hydrocarbures et différents types de métaux lourds (plomb, zinc, cuivre, ...). Leur présence menace l'environnement et empêche, par exemple, l'installation d'un jardin collectif cultivé en pleine terre. Les techniques conventionnelles utilisées pour la dépollution des sols sont très coûteuses et impliquent souvent une excavation pure et simple. Une approche novatrice et écologique existe : elle consiste en l'extraction ou la stabilisation par les plantes d'un large éventail de polluants dans les sols affectés. Cette technique - que l'on appelle la phytoremédiation - ouvre des possibilités uniques pour remédier à la contamination de ces sites tout en utilisant durablement la biomasse ainsi produite. Le Centre d'écologie urbaine commence ainsi à explorer cette potentialité de la phytoremédiation en RBC au travers d'un réseau d'experts, de professionnels et de citoyens engagés - un groupe que nous avons baptisé "l'opération Tournesol". Au moyen de ce réseau, nous entendons explorer et promouvoir les techniques écologiques de dépollution des sols.
Le 19 février 2013 au Centre d'écologie urbaine, un workshop s'est tenu sur le potentiel qui réside dans le fait d'utiliser les plantes pour décontaminer nos sols et la pertinence de cette utilisation pour une large gamme d'acteurs (citoyens, entreprises, institutions). Il s'agit d'une rencontre pluridisciplinaire s'articulant autour des défis de la phytoremédiation en région bruxelloise. La journée vise à rassembler les chercheurs, citoyens, administrations et entrepreneurs intéressés par une approche alternative de dépollution de sol.
POWERPOINT DES PRESENTATIONS:
Extraire les métaux par les plantes hyperaccumulatrices dans les potagers bruxellois? Présentation de Nausicaa Noret et Thomas Drouet, laboratoire d'écologie végétale et biogéochimie, ULB
Phytoremédiation: principes de base et mise en œuvre. Présentation de Thomas Lambrechts, UCL
Le saule: pourquoi est-il un bon candidat dans la remédiation douce des sols contaminés ? Présentation de Aricia Evlard, Gemloux agro bio tech, Université de liège.
Merci à tous les phyto-participants et à tous les bénévoles du 19 février pour cette journée particulièrement affriolante. Nous espérons que tous sont repartis un peu plus éclairés sur les enjeux et possibilités réelles de développement de la dépollution des sols par les plantes en régions de Bruxelles-Capitale. Pour tous ceux qui ont raté cette grande réunion mais qui aimeraient bien savoir ce qui s'y est passée, vous pouvez consulter l'opus #7 de la revue Gaïa Scienza dont la sortie est programmée pour le 21 mars prochain, jour de l'équinoxe du printemps.